Tout est parti d'un coup de tête.
Thierry est finisher à Nice, Pourquoi ne pas faire l'exploit à Embrun ???
J'en parle à Thierry qui me dit que je suis fou mais que si je m'inscrit, il me suit.....
Quelques jours plus tard, Thierry m'annonce qu'il s'est inscrit à Embrun
Je ne peux pas le laisser partir seul à l'aventure. Je suis fou, autant le rester.
Le soir même mon nom apparait dans la liste des inscrits.......
Mais qu'est ce que j'ai fait.......!!!!!
je crois que j'ai fais une boulette......!!!!!
Je suis un taré..... oui oui.....

J'annonce la nouvelle à Thierry qui crain de me voir me lancer dans cette épreuve. Je n'ai aucune référence, je ne nage pas et Embrun c'est dans 1 mois....
Bref, c'est parti, il faut trouver toutes les affaires, combinaison, vélo...
Pour la combi après quelques renseingements, Ridha me prête gentillement sa combi et mon papa son vélo, Thierry pour les petits détails que l'on oublie toujours.
Et c'est parti pour les entrainements de natation.....
Premières nages laborieuses, je suis malade....
il faut trouver une solution rapidement
J'achète des bouchons pour les oreilles et là çà va mieux... ouffff
maintenant il faut faire de la distance.....
500 mètres et j'en peux plus..... que c'est dur, je n'ai aucune technique, comment je vais bien réussir à nager 3,8 km en moins de 2h15 ????
il faut que je demande des conseils à ma petite soeur qui est maître nageur, sinon, çà va pas aller.... Heureusement je vais chez mes parents en vacances. Entrainement intensif au programme.
Natation et Vélo en priorité.
Je vais nager vers Mylène qui me donne de très précieux conseils
j'enchaine des longeurs mais je suis loin d'arriver a la distance voulue, çà me parait être un océan à traverser....
coté vélo, je fais des sorties courtes mais rapides avec du dénivelé
la semaine se passe et j'enchaine les charges de travail.
La semaine suivante se passe à Antibes dans la belle famille.
Je décide d'aller nager mais je n'accepte pas l'eau de mer qui me rend malade donc çà sera que du vélo et de la course à pied,
Sorties allant jusqu'à 200 km avec 2500+ suivi de 15 km de course à pied.
Arrivée au dimanche d'avant course, Thierry et moi partons à la reconnaissance du parcours vélo à Embrun. Nous n'en revenons pas du dénivelé. Le parcours est très cassant, sans cesse des petites montées, des relances, sans parler de la première cote jusqu'à les méans, le col de l'izoard, la montée de Prelles à 15 %, et la cote de chalvet. un enchainement qui, avec la fatigue, puise les reserves de l'organisme.
J-2
Nous voila au camping des Orres tout proche d'Embrun. la pression monte de jour en jour...... Mes parents sont là avec Ingrid et les poupées. Ils ont fait le déplacement, çà fait du bien mentalement. Promenade dans Embrun, journée détente...etc...

Jour J
15 Août, 4 heures du matin, le réveil sonne. La nuit a été un peu agitée
dernière vérification dans la caisse, on mange un bon gateau préparée par Ingrid puis direction le parc à vélo.

L'ambience est tendue, il n'y a presque pas de bruit alors que 862 personnes se trouvent sur quelques dizaines de mètres carré de moquette bleue. 5h30, j'enfile la combinaison avec Thierry..... on déconne pour ne pas se mettre la pression puis... appel au micro pour que les concurents viennent sur la ligne de départ. une marrée d'homme grenouille se retrouve sur la plage de galets. Le public se met à taper des mains.... 4...3...2...1... go.....
Avec Thierry, on se souhaite bonne chance puis on se lance.....
Ca me fait tout drôle de me lancer dans un bain de bulles..... c'est serré, certains partent en brasse, çà joue des coudes et au niveau de la deuxième bouée, je trouve mon espace. Dans ma tête, c'est parti, je réfléchi à faire les bons gêstes que ma petite soeur m'a appris pour ne pas me fatiguer et pour garder de la puissance. Arrivé à la bouée du fond, je suis impressionné, je relève un peu ma tête, je n'ai pas besoin de nager, je suis aspiré par la vague des concurents de devant. je fais le virage sans avoir besoin de nager...."cool"... et c'est reparti pour la grande ligne droite de plus de 800 mètres. Dans ma tête tout vas bien, j'ai l'impression d'aller vite mais je me sens bien alors pourquoi ralentir ???
second tour, second virage, un concurent arrive sur moi, je m'écarte un peu et là : ... je m'attrape une crampe au mollet droit...... où la la pas bon tout çà....
je ne pense qu'à m'étirer et ce problème va me hanter pendant toute la natation... est ce que cette crampe va se remanifester ??? est ce que je vais l'avoir sur le vélo ??? je débute mal... zut et zut.....çà me met un petit coup au moral. dernière ligne droite, j'ai envie de sortir de l'eau, dernier virage, je vois le public, il est nombreux..... je me met debout et j'enlève directement le haut de ma combi... comme j'ai vu les pro faire, "les débutants" font à l'imitation en général.....comme les grands... 1h14
Je passe sous la douche et je fonce à mon emplacement. Je regarde l'emplacement de Thierry, son vélo est toujours là. je me change en espérant voir mon ami mais non.... donc je pars pour le vélo.
La première côte est intense, il faut que je trouve mon rythme et surtout gérer mon effort car la route est très longue. Une chose m'impressionne sur les 8 premiers kilomètres, c'est le nombre important de personne qui crève. j'ai du en passer au moins 15, c'est impressionnant. Je prie pour que çà ne m'arrive pas.
La montée se fait sans grande difficulté, j'attaque la descente. comme j'aime çà, je fonce, mon compteur affiche en permanence dans les descentes entre 45 et 60 km/h. Je me fixe un objectif c'est de m'arrêter à chaque ravitaillement pour changer de gourde et je ne déroge pas à mon idée.
j'avale les kilomètres les uns après les autres..... le vent nous fait défaut dès le lac de serre ponçon et nous l'avons un peu de face. je roule jusqu'à guillestre, je regarde mon compteur : 26 km/h de moyenne.... ohhh il faut que je me calme surtout que je sais ce que qui m'attend.... mais bon pas de fatigue pour le moment. Je remonte les gorges et j'arrive dans le vif du sujet... l'Izoard. Ma famille est là pour m'encourager, j'entend des : allez papa, allez papa....
la montée jusqu'à : le chalp se passe bien mais il faut arriver à case désert et au sommet..... je souffle un grand coup au ravitaillement de le chalp et je repart avec un bisou de mes filles et de ma chérie. Ca donne du tonus pour continuer. les virages qui suivent se passent en danseuse jusqu'à case déserte où l'on peu souffler sur quelques mètres puis s'est reparti jusqu'au sommet.


Je prend mon ravitaillement perso, mon papa me donne un coupe-vent et je repart. la descente se fait sur une belle et grande route... çà envoie du lourd.....80 km/h à mon compteur. je double cyclistes et voiture, je me fais un plaisir fou.
ensuite on traverse briançon et il faut repartir dans les petites routes secondaires en très mauvais état. mes jambes tournent encore bien, je ne me sens pas essoufflé ni fatigué mais dans ma tête j'ai en permanence l'idée qu'il faut gérer et que la route est encore longue. J'ai appri une chose extrèmement importante c'est de reconnaitre le parcours avant la course. çà m'a aidé.
J'en fini avec le vélo, je cours à mon emplacement pour me changer. je demande un petit massage des jambes puis c'est parti. Je sors du parc, je fais le tour du lac ou nous avons nager ce matin puis la route menne jusqu'au centre ville d'embrun. une côte me tue les pattes dans la ville, j'altèrene marche et course à pied, j'ai pris un petit coup au moral mais il faut tenir, je ne suis pas arrivé jusque la pour abandonner ici. j'essaye de m'hydrater au mieux mais rien ne passe. je fini mon premier tour, j'ai mal au ventre. ma famille m'encourage. au moment de repartir, Je suis tordu de douleur, je rend tout ce que j'ai dans le ventre.... de l'eau et encore de l'eau..... plus rien ne passe, je suis vide. mais le fait de rendre me fait finalement du bien à l'estomac. Mon corps n'accepte plus grand chose. Même l'eau ne passe plus. je repars pour mon second tour, je n'ai plus de force mais mes jambes avances toute seule et surtout j'ai le mental pour refaire mon second tour. à la fin du tour du lac, je croise mon ami Thierry qui va en terminer avec son premier tour. Il me dit que çà va pour lui. Je lui répond le contraire pour moi....
J'essaye d'alterner marche rapide et course à pied. je rattrape un concurent à la nuit, il me reste une dizaine de kilomètres. Nous faisons la route ensemble. En discutant çà nous fait oublier la difficulté de la course et le temps passe plus vite. c'est cool de ne pas être seul.... Je le laisse partir à la fin du tour du lac, je n'ai plus de jambes, je finirai à pied. Ingrid décide de m'accompagner. je me sens soulager, je vais finir........plus que cette satanée cote et je redescend sur l'arrivée...... je fais le tour du parc, le public est toujours là à nous encourager.... je n'entend plus personne, je suis dans une bulle...... une haie d'honneur nous est réservé sur le tapis bleu...... çà y est je suis finisher..... j'ai réussi mon défi

quelle joie et quel bonheur.
Thierry arrive juste 10 minutes derrière moi, quelle remontée félicitation à lui aussi
Merci à tous ceux qui ont cru en moi, qui ont pensés à moi pendant ma course. ma famille, mes amis mes amours....